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J’ai interviewé David Breysse, l’homme qui a viré Neslé et Coca-Cola

9 Mai 2020 | Interviews

Le site de David Breysse : https://bit.ly/2W8mlQ7

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Aujourd’hui, j’ai le plaisir d’interviewer David Breysse, que j’ai rencontré il y a un peu plus d’un an sur Barcelone. David a monté un business sur le web, ça lui a permis tout simplement de changer de vie, de passer de Paris à Barcelone. Salut David, comment vas-tu ? Salut Raphaël, ça va super bien. Tu peux le voir, il fait beau dehors même si on est enfermé à la maison mais le moral est bon, et on a envie de retourner faire la fête sur les plages. C’est clair, ça commence à manquer. David, est-ce que tu peux me dire aujourd’hui, qu’est-ce que tu fais sur le web ? Et surtout, d’où viens-tu parce que j’ai dit un petit peu que tu venais de Paris et que t’avais monté ta petite carrière, j’aimerais en savoir plus par rapport à tout ça. [David Breysse] Moi, en fait, comme tu l’as dit, j’ai démarré en 92, donc on a l’impression que c’est un autre siècle, c’était un autre siècle déjà. J’ai commencé une carrière dans la publicité, j’ai fait des études qui étaient consacrées à ça, le marketing pub. J’ai monté un certain nombre d’agences, je suis passé dans un grand groupe de communication, conseiller de très grosses marques. Puis, au bout d’un moment, j’ai un petit peu perdu le sens du truc si tu veux. C’est-à-dire, je ne voyais plus l’intérêt d’aider les marques, vendre plus de Nutella ou de Coca-Cola. Donc, j’ai commencé une transition qui consistait à mettre mon savoir-faire pour infléchir le comportement des gens au service de ce que j’appelle « des grandes causes ». Ces grandes causes sont la violence faite aux femmes, la violence routière, la protection de l’environnement. Tu vois, j’ai commencé à basculer vers les choses parce que c’était plus proche de mes valeurs, et puis pour aller encore plus loin, et finalement pour changer de vie. C’était quelque chose que j’avais en tête effectivement depuis longtemps comme tu l’as précisé. Je me dis : « comment je vais réussir avec ce métier qui est très « parisien » ». En plus, la communication, c’est difficile de le faire ailleurs en France, en tout cas à ce niveau-là. Je me suis dit comment je vais faire pour réinventer mon métier que j’adore, que je veux absolument conserver. Je n’avais pas l’idée d’aller monter une friterie, ce n’était pas mon délire, mais je voulais prendre ma famille sous le bras et puis aller au soleil et que mes enfants deviennent polyglottes. Ecoute, j’ai trouvé la solution, le web m’a amené la solution sur un plateau. Donc, aujourd’hui, je n’ai pas d’attaches géographiques ni temporelles. J’ai réussi à atteindre mon objectif et ça depuis maintenant trois ans. Et donc, sur le web, tes clients, c’est qui exactement et qu’est-ce que tu proposes concrètement en fait ? [David Breysse] Oui. Ce qui s’est passé, c’est que la question que je me suis posée, c’est : « qui j’allais pouvoir servir ? », qui me stimulait suffisamment pour que j’aie envie de me passionner à fond pour ça. Clairement, c’étaient les entrepreneurs. Et dans les entrepreneurs, il y avait une catégorie en particulier qui me touchait et que je trouvais très intéressant, ce sont les entrepreneurs du digital. Parce que pour moi, si tu veux, pendant des années, les pionniers au niveau mondial, ça a été les philosophes. A l’époque des lumières, ça a été les artistes. Ça a été les politiques aussi à une époque, (les Kennedy ou autres) qui ont pu apporter du changement dans le monde. Et puis, aujourd’hui, j’ai l’impression que tout ça a disparu. Ces grands leaders-là ne sont plus vraiment aussi puissants qu’avant, et j’ai l’impression que ce sont les entrepreneurs qui ont envie d’apporter du positif dans ce monde et qui peuvent le changer. Donc, pour moi, c’était le levier le plus puissant et le plus rapide, c’est d’aider les entrepreneurs qui en fait aident eux-mêmes leurs clients et améliorent la vie de leurs clients en améliorant leurs relations, leur santé, leur carrière. Bref, tous les gens qui finalement apportent une petite pierre à l’édifice d’un monde un peu meilleur. Je sais que ça fait un peu idéaliste mais bon, j’assume ce côté idéaliste. Surtout, je me suis rendu compte, au fur et à mesure que je m’intéressais à ce type d’entrepreneurs qui avaient beaucoup de mal à faire percevoir la valeur de ce qu’ils avaient entre les mains. Moi, comme c’est quelque chose qui me touche beaucoup cette capacité à aider ce qui a de la valeur à être perçu et à trouver son public. Je me suis dit que je vais mettre mon talent au service de ces gens-là. Et donc, dans le web, aujourd’hui, je dirais que ma présence est un petit peu invisible, mais comme à l’époque de la pub, en fait, je suis derrière pas mal de grands acteurs aujourd’hui du web en France. Je les ai accompagnés, je les ai coachés pour se positionner ou se repositionner, pour se construire une image de marque, très important pour rencontrer le bon public, et puis mettre en place tout leur système aussi pour développer leur business, mais bon ça c’est une partie que tu connais plus que moi. Tu peux me donner quelques noms de personnes que tu as accompagnées ou c’est top secret ? [David Breysse] On peut le voir sur mon site. Après, je ne veux pas. Il y a quelque chose qui me dérange beaucoup dans ce milieu en revanche, c’est cette capacité par exemple des coachs, des formateurs, des consultants ou autres à revendiquer le succès de leurs clients. Moi, avec un peu de modestie, je vais dire que pour beaucoup d’entre eux, j’ai contribué à l’image qu’ils ont aujourd’hui, c’est vrai que j’ai apporté ma pierre mais c’est leur talent qui fait leur succès qu’ils ont eu. Donc, il y en a quelques-uns qu’on pourra découvrir sur mon site, mais je ne veux pas en tout cas m’arroger leur succès. C’est eux qui ont fait leur succès, et moi je les ai aidés sur mon domaine d’excellence qui est la partie positionnement à l’image de marque pour qu’ils soient enfin perçus comme ils sont réellement. Souvent malheureusement, il y a beaucoup d’entrepreneurs que je rencontre, ce sont des Ferrari mais quand tu les rencontres, tu vois des Twingo. Et on a besoin de faire en sorte qu’on sache que ce sont des Ferrari, ça c’est mon boulot. C’est marrant ce que tu me dis qu’il y a beaucoup d’entrepreneurs qui s’approprient le succès des autres, c’est quelque chose que je trouve qui te différencie de beaucoup d’entrepreneurs du web, c’est que tu as beaucoup de modestie en fait, dans ton approche, tu ne fais pas de promesses « voilà, je travaille avec telle, telle, telle personne qui est très connue ». En fait, dans ta promesse, tu as quelque chose d’un peu plus fin, tu n’as pas quelque chose de racoleur on va dire, sans critiquer ce qui se fait sur le web. C’est quelque chose qui te différencie, et c’est vrai que c’est aussi une approche, ça fait un an maintenant qu’on se connaît, l’approche que tu m’as donnée, on a une promesse qui est un peu plus profonde. [David Breysse] Ce que j’ai compris Raphaël, c’est un très bon point que tu soulèves mais j’ai mis du temps à m’en rendre compte. Je ne comprenais pas pourquoi je n’étais pas capable de faire ce genre de promesses mirobolantes, des bonimenteurs du web, c’est un peu comme les marchés du dimanche. Moi, je n’arrivais pas à faire ça. Je me suis dit est-ce que c’est vraiment la recette du succès parce que tu vois des garçons qui réussissent plutôt bien avec ce genre de choses. Je me suis dit en fait, c’est une question de maturité. Je pense qu’à partir du moment où on a construit sa vie, on a fait une carrière, on a fait une famille, des enfants ou autres, je pense que notre driver change. Effectivement, quand j’étais un jeune loup, j’avais cette volonté de réussite matérielle, d’argent, de position sociale, tu vois le côté un peu, le jeune gorille qui veut prendre la place du mâle alpha de la tribu tu vois ? À un certain moment, on se rend compte que ce n’est pas le plus important, ce n’est pas ce qui nous rend profondément heureux. Ce qui nous rend profondément heureux, c’est de fréquenter les gens avec qui on est bien, avec qui on a des échanges intellectuels passionnants, c’est voir grandir les enfants en faisant tout ce qu’on peut pour qu’ils soient de meilleures personnes, de meilleurs adultes à l’avenir. Bref, ce sont toutes ces choses-là. Je pense que l’argent est une conséquence, c’est une conséquence utile parce qu’il y a une autre chose que j’ai compris. Et ça c’est un entrepreneur qui m’a dit ça, ça m’a vraiment frappé, il m’a dit : « en fait moi, je n’ai pas l’impression de travailler pour gagner de l’argent, j’ai l’impression que je joue à un jeu de stratégies et que mes points aujourd’hui, c’est justement ce que je gagne, c’est ça en fait qui montre que j’ai gagné ou pas la partie. La partie, je ne la joue pas contre les autres, je la joue contre moi-même. Aujourd’hui, je peux faire un meilleur score qu’hier ». J’ai trouvé ça vraiment intéressant comme façon de penser, j‘ai un peu adopté ça. Je sais que mes drivers ne sont pas des drivers financiers, même si j’aime gagner de l’argent, je suis là pour ça et pour aider mes clients à la faire. Mais cet argent, à quoi me sert il en fait ? Qu’est-ce que je vais pouvoir en faire ? Et surtout, quel a été le chemin super excitant qui m’a permis de grandir et qui m’a permis d’y accéder ? Ça m’intéresse plus finalement que le score, c’est le jeu lui-même. Le score, c’est quand même une chouette récompense. Je pense qu’on ne peut pas être entrepreneur si on n’est pas un peu compétiteur. Si on n’est pas compétiteur, il faut faire autre chose. Mais si on aime jouer et qu’on aime bien gagner, c’est le genre de carrières avec lesquelles on peut se faire plaisir. Je ne sais plus qui disait ça, mais il y a beaucoup de concepts en développement personnel qui disent ça, ce n’est pas l’objectif, enfin ce n’est pas la victoire en fait qui est importante en tant que telle, c’est le chemin pour arriver à cette victoire qui fait que tu vas prendre beaucoup de plaisir, que tu vas t’accomplir, que tu vas prendre confiance en toi et tout. [David Breysse] Exactement. J’ajouterais quelque chose, c’est qu’en fait si on interprète mal, ça pourrait sous-entendre que la victoire n’est pas importante, enfin pardon, que l’objectif n’est pas important. Et moi, c’est un autre truc que j’ai compris il n’y a pas si longtemps que ça grâce à un de mes coachs. Parce que je me fais former et coacher tout le temps aussi parce que je pense qu’on ne peut pas vendre quelque chose si on n’est pas soi-même convaincu que ça fonctionne. Donc on consomme nous-mêmes, en plus de ça, ça me permet de redonner de la valeur à mes clients. J’en augmente la mienne donc j’en ai plus à donner à mes clients, c’est juste un petit élément de réglage mental que je partage avec ceux qui nous écoutent. Mais, ce que j’ai compris aussi, c’est que quand l’objectif est suffisamment gros, il devient plus excitant. Et plus excitant, ça augmente en fait notre envie de l’atteindre. Ce qui est très important, c’est que si on se fixe un objectif qu’on n’est pas capable d’atteindre aujourd’hui, on va devoir adopter de nouvelles façons de penser et d’agir, et que même si on n’atteint pas cet objectif, on aura de toute façon évolué puisqu’on aura pensé et agi différemment. Donc, en fait, c’est ça pour moi le secret de ceux qui réussissent vite et fort, ce sont ceux qui ont compris ce phénomène d’aspiration. Pour moi, c’est un peu comme tu vois le phénomène physique de l’attraction des planètes, quand une planète est plus grosse, elle attire davantage ce qui est autour d’elle. Je pense que l’objectif est comme l’une de ces planètes, plus l’objectif est gros et excitant pour l’entrepreneur, plus il va devoir déployer de la créativité, de l’inventivité et se réinventer lui-même pour progresser. Et pour moi, je pense que le plaisir de la vie, c’est la progression perpétuelle c’est-à-dire acquérir de nouvelles compétences, rencontrer de nouvelles personnes, faire de nouvelles expériences. C’est vraiment pour ça que je suis entrepreneur. J’ai remarqué que c’était le driver principal des entrepreneurs, mais ce n’est pas facile à mettre sur une promesse sur un site web, tu vois ce genre de choses. Ça fait partie des choses qu’on comprend plus avec les expériences de la vie. C’est quelque chose que je voulais partager. Donc, l’importance de l’objectif, c’est surtout de nous permettre de sortir de nos habitudes et de nos façons de penser pour en adopter de nouvelles et devenir une personne qui augmente sa propre valeur pour pouvoir redistribuer cette valeur à nos clients. Je suis complètement d’accord avec toi. Ce sont des idées que j’essaie de partager sur le nouveau site du marketeur digital. Donc, tu m’as expliqué que du coup, tu avais adopté le web pour pouvoir changer de vie, pouvoir aller à Barcelone. C’est marrant parce qu’on a un peu la même histoire parce que moi aussi j’étais sur Paris, comme tu le sais, j’avais une boîte de production de audivisuel et le web m’a permis de venir vivre ici à Barcelone. On va revenir un petit peu sur le web justement. Quelle a été ta plus grosse difficulté au moment où justement tu as basculé sur le web, quel a été vraiment le plus gros challenge que tu as eu de ce côté-là ? [David Breysse] J’ai envie de dire que la réponse est presque dans ta question mais je vais développer un petit peu. J’ai quitté effectivement le monde des agences de publicité, donc je savais comment ça marchait, j’avais mis 25 ans à affûter mes compétences, à travailler mon réseau. Devenir un petit peu quelqu’un dans ce métier, avoir la une d’un magazine pro, à faire partie des jurys internationaux de la pub, si tu veux, j’étais installé, j’étais bien, j’étais connu et reconnu dans ce métier. Et d’un seul coup, je me retrouve à ne plus avoir une enseigne au-dessus de la tête qui clignote et qui attire les clients. Je n’avais plus le réseau qu’il fallait parce que je n’étais plus capable de toucher les clients que j’avais envie de toucher. Et puis surtout il fallait que je réinvente complètement la façon d’être, d’exister aux yeux du public. Tout ça mélangé, ça a donné un trou d’air quand même assez brutal, moi je suis là pour dire la vérité. Ce n’était pas un chemin de rose. Il y a eu une année où mon business s’est vraiment cassé la figure, c’est l’année qui a correspondu à mon déménagement, j’ai tout fait en même temps, déménagement, vente de l’agence, voilà, autant faire les choses de façon compliquée ! C’est comme ça, c’est drôle. Ma grosse difficulté, ça a été effectivement de dire : « mais comment on fait pour être vu massivement par les gens qui cherchent la solution idéale que nous sommes pour eux ? » Parce qu’on a beau être génial mais tant que les gens ne le savent pas, ça ne sert strictement à rien. Donc le problème, c’est ça, comment être vu, comment être perçu tel qu’on veut être perçu, comment faire percevoir cette valeur de ce qu’on a entre les mains, et surtout, pour moi, ça c’est le rôle de la communication, mais c’est très difficile, c’est très fin à faire, c’est comment on fait pour attirer les bonnes personnes et repousser les mauvaises. Si je vends des voitures, et que ma marque plaît essentiellement aux jeunes de moins de 18 ans qui n’ont pas de permis, ça ne sert à rien, on est d’accord, ils n’achèteront pas de voiture chez moi. Toute la question, c’est ça. Comment faire en sorte pour aligner qui je suis, mon offre et mon public parce qu’une fois que j’ai réglé cette trilogie-là, c’est bon. Mais le digital, ça pose plein de nouvelles questions, de nouveaux problèmes que je ne connaissais pas avant. Comment on trouve une audience, comment on la développe, comment on la cultive, comment on crée une relation de confiance. Finalement, c’est beaucoup de choses mais si je devais le résumer en une seule phrase, c’est comment trouver des clients. J’ai envie de dire que c’est la charge mentale de tout entrepreneur, c’est comment je fais pour avoir du business le mois prochain, payer mon loyer, avoir un steak dans l’assiette. En gros, ça donne ça.